Agriculture : le bio est-il vraiment rentable ?

Agriculture : le bio est-il vraiment rentable ?

L’ADEME vient de publier sur son site internet la synthèse de l’étude « Eléments d’analyse socio-économique du secteur agricole en France et d’une meilleure intégration des pratiques agricoles nécessaires à la transition environnementale », conduite par I Care & Consult.

http://www.ademe.fr/elements-danalyse-socio-economique-secteur-agricole-france-dune-meilleure-integration-pratiques-agricoles-necessaires-a-transition-environnementale

Cette étude, qui présente un important caractère « exploratoire », est la première à aborder, de manière transversale, la question des impacts socio-économiques des pratiques agricoles considérées comme plus respectueuses de l’environnement : agriculture biologique, élevage extensif, agroforesterie, méthanisation, etc.

L’une des principales conclusions de cette étude est que le contexte technique, socio-économique ou encore de politiques publiques actuel ne permet pas au secteur agricole de réaliser sa transition environnementale. Autrement-dit, aujourd’hui, les pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement ne sont pas suffisamment valorisées économiquement (prix de ventes supérieurs) pour être « rentables » pour les exploitations et les filières agricoles. En effet, les réductions de charges permises par ces pratiques (réduction des phytosanitaires, de l’azote, des consommations d’énergie, etc.) ne suffisent pas à compenser les pertes de rendements, les besoins accrus en main d’œuvre ou encore les investissements initiaux.

Et même si, au cas par cas, certains agriculteurs bio semblent aujourd’hui tirer leur épingle du jeu, l’étude a montré que ce constat ne pouvait être généralisé. Finalement, pour ces agriculteurs, est-ce le bio qui est rentable ou plutôt tous ce qui « va avec » : vente directe à la ferme, AMAP, etc. ?

Corolaire de ce constat, il est aujourd’hui nécessaire que les politiques publiques soient révisées en profondeur (aides à l’échelle des filières et non des seuls agriculteurs, clarification des labels environnementaux, paiements pour services écosystémiques, etc.) afin de permettre à l’agriculture française de réaliser la transition environnementale dont elle a tant besoin et qu’elle saisisse enfin les nouvelles opportunités qui se présentent : production d’énergie, compensation écologique, etc.

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