L’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR), le « gendarme » des banques et entreprises d’assurance, vient de publier deux études importantes et leur synthèse (https://acpr.banque-france.fr/sites/default/files/medias/documents/as_risque_climatique_note_de_presentation_fr.pdf, https://acpr.banque-france.fr/les-assureurs-francais-face-au-risque-de-changement-climatique, https://acpr.banque-france.fr/les-groupes-bancaires-francais-face-au-risque-climatique) sur la manière dont ces institutions financières prennent en compte et gèrent les risques associés au changement climatique. Quatre grandes conclusions émergent de l’analyse des données collectées à l’automne 2018 et des entretiens bilatéraux conduits par le régulateur :
- La gouvernance des risques associés au changement climatique progresse mais dans l’hétérogénéité et sans déclinaison opérationnelle suffisante des stratégies climatiques au niveau des métiers. Il y a, donc, encore du travail à faire que les recommandations du TCFD soient mises en œuvre ;
- L’appréhension du risque physique reste à développer, en particulier pour les banques dont les données collectées s’agissant de leurs expositions géographiques, apparaissent insuffisamment granulaires. Ce constat doit être nuancé par le fait que « ces expositions sont généralement situées dans des zones peu vulnérables au regard des scénarios de changement climatiques actuellement disponibles ».
- Ces institutions financières ont fait des « progrès notables » dans l’analyse du risque de transition qui pèse sur leurs actifs (les 20 secteurs les plus carbonés représenteraient 12,2% des encours nets exposés au risque de crédit pour les banques et 10% des placements des assureurs seraient investis dans des secteurs sensibles au risque de transition). Les outils d’analyse utilisés doivent cependant être améliorés (horizon de modélisation du risque trop court, évaluation de l’impact financier potentiel) ;
- Enfin, les risques juridiques liés à l’éventuelle mise en cause de la responsabilité des banques et des assureurs devant les juges, ne sont pas encore bien analysés aujourd’hui.
Ce diagnostic du régulateur est doublement important : de par sa complétude et son objectivité, d’une part, et ensuite, parce qu’il confirme, s’il en était besoin, sa détermination à bâtir les outils visant à assurer la résilience climatique du secteur financier.