Béryl Bouvier di Nota est gérante du fonds OFI Fund RS Positive Economy, chez OFI Asset Management. Ce fonds a pour vocation d’investir dans des entreprises européennes qui sont actrices de l’économie positive, en proposant des solutions aux enjeux environnementaux (transition énergétique, protection des ressources naturelles) et sociaux (santé, sécurité des personnes, inclusion sociale).
I Care & Consult travaille avec Béryl et son équipe sur la mesure d’impact environnemental et social ainsi que son intégration dans tout le processus d’investissement, dans la sélection des titres au reporting du portefeuille ex-post.
En quoi le fonds Economie Positive se distingue d’un fonds ISR typique ?
Béryl Bouvier di Nota – Le fonds Positive Economy est un fonds qui s’inscrit dans la finance responsable et plus précisément dans la finance à impact positif dont l’objectif est double, impact et performance. Le fonds investit dans la croissance vertueuse en sélectionnant des entreprises responsables dans la conduite de leurs affaires et engagées à apporter des solutions pour la réalisation des ODD des Nations-Unies, fixés en 2015. Si un fonds ISR classique vise à sélectionner des entreprises tous secteurs confondus en excluant celles qui n’intègrent pas ou mal les critères ESG et en privilégiant les entreprises les plus responsables dans chaque secteur ; le fonds Positive Economy recherche en outre, l’impact positif des investissements sur l’économie réelle, la population et la planète. Une sélectivité supplémentaire est portée sur l’intention et la contribution positive de l’activité pour en mesurer l’impact dans le temps. Il ne s’agit plus seulement d’éviter de « faire du mal » mais bien de s’engager pour l’entreprise cotée sur des effets positifs mesurables.
Quelles sont les problématiques environnementales auxquelles vous vous attaquez et quelles sont les activités « solutions » selon vous ?
En recherchant les entreprises responsables et engagées, le fonds vise un impact positif social et environnemental. Pour lutter contre le réchauffement climatique, le fonds identifie les sociétés apporteuses de solutions dans la transition énergétique, la préservation des ressources naturelles et l’économie circulaire. Dans ces thèmes nous détenons Air Liquide qui participe au processus de décarbonisation des sites industriels de ses clients et qui investit dans la filière hydrogène pour une mobilité propre. L’enjeu de l’efficacité énergétique, l’importance de l’évolution du mix énergétique avec une part grandissante des énergies renouvelables sont illustrés dans le portefeuille avec entre autres des fabricants de turbines éoliennes et des producteur/opérateurs d’énergie renouvelables à l’instar de Scatec Solar producteur d’énergie solaire dans les marchés émergents.
La question de l’impact est au cœur de votre démarche d’investisseur, comment l’articulez-vous avec votre politique d’investissement ?
Lorsque nous sélectionnons une entreprise au regard de la contribution positive de son activité, nous réalisons une analyse fondamentale pluri-dimensionnelle. L’analyse extra-financière recouvre une analyse ESG pour juger de la politique de RSE mais aussi plus largement une analyse de l’engagement de la société au travers de son intention, son activité, son modèle et sa stratégie de développement à moyen terme. Le but ultime étant de pouvoir mesurer l’impact de cet engagement au travers d’indicateurs pertinents en lien avec son activité et en référence aux objectifs fournis par les ODD. La standardisation des indicateurs, la construction d’un référentiel, la disponibilité des données des entreprises cotées et la transparence de la méthodologie sont une gageure pour l’émergence réussie d’une nouvelle approche d’investissement dans l’ISR, la finance à impact positif.
Par Emilie Marbot, consultante Finance et Environnement à I Care & Consult.