Publication | I Care participe au Rapport sur l’Agrivoltaisme de l’ADEME

Publication | I Care participe au Rapport sur l’Agrivoltaisme de l’ADEME
Posté par :
Clémence Gross Clémence Gross
Alexis Tressol Alexis Tressol
Guillaume Neveux Guillaume Neveux

L’ADEME (Agence de l’Environnement et la Maîtrise de l’Energie) publie ce 28 Avril 2022 une nouvelle étude sur le photovoltaïque sur terrains agricoles (agrivoltaïsme) en partenariat avec I Care ainsi que les cabinets CERESCO et CETIAC

Le photovoltaïque sur terrains agricoles, une filière en développement et à enjeux forts

La Loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (2015) fixe des objectifs ambitieux en matière de développement des énergies renouvelables, notamment celui d’atteindre 40% de production d’électricité renouvelable d’ici 2030.

La filière photovoltaïque connait également des objectifs de développement très ambitieux : une multiplication par 3 à 4 de la puissance totale installée (2021) afin d’atteindre les objectifs à horizon 2028.

Parallèlement, certaines installations photovoltaïques sur terrains agricoles ont déjà vu le jour : panneaux réhaussés, équipés parfois de systèmes de pilotage de l’orientation du panneau en fonction de la lumière, ou encore serres agricoles avec le toit équipé d’une partie de panneaux photovoltaïques.

Ce type d’installations présente un risque pour le secteur agricole, notamment de détournement de la fonction agricole des sols et d’artificialisation. Dans le même temps, des synergies peuvent exister entre ces deux productions : apport d’ombre à des productions agricoles soumises à des ensoleillement et chaleurs trop intenses, apport d’un complément économique grâce au revenu du photovoltaïque…

L’état actuel de cette filière étant mal connu, il apparait essentiel de l’étudier plus précisément, afin de faire la distinction entre les systèmes « vertueux » et les systèmes qui ne le sont pas.

Cet apport de connaissance est d’autant plus important que le cadre réglementaire, à ce jour, est complexe et soumis à interprétation. Le gouvernement soutient la filière photovoltaïque à travers un prix garanti de rachat de l’électricité. Ces aides font l’objet d’un appel d’offres (l’AO CRE). Or, il existe une clause qui permet à du photovoltaïque sur terrains agricoles d’être éligible à ces aides, pour des projets dits « agrivoltaïques ». La définition qui en est donnée est : « une production photovoltaïque secondaire, associée à une production agricole principale, permettant une synergie de fonctionnement démontrable ». Cette définition reste à préciser, d’autant qu’il existe à ce jour une grande variété de solutions techniques présentes sur le marché.

Une étude qui vise à améliorer l’état de la connaissance sur le sujet, et qui propose un cadre de définition de ces projets

L’étude « Caractériser les projets photovoltaïques sur terrains agricoles et l’agrivoltaïsme », réalisée pour l’ADEME en partenariat avec les cabinets Ceresco et Cetiac, a ainsi répondu à un double besoin :

  • Améliorer la connaissance de l’existant;
  • Proposer des critères pour évaluer les projets photovoltaïques sur terrains agricoles, et proposer une définition de l’« agrivoltaïsme », désignant les projets présentant de réelles synergies entre une production agricole et une production d’électricité photovoltaïque.

Pour cela, plusieurs travaux ont été menés. Dans un premier temps, un état de l’art bibliographique a permis de dresser un état des lieux de la connaissance sur le secteur. Les types de projets existants ont été rapportés, ainsi que l’état de la connaissance scientifique sur l’impact de l’association d’une production agricole avec une  production photovoltaïque sur une même parcelle d’un part (appelé ici « installation agri-PV ») sur la production agricole, d’autre part sur la production d’électricité, et enfin sur l’équilibre économique des exploitations.

L’état de l’art de la réglementation et de la jurisprudence française a également été intégrée, ainsi qu’une comparaison avec d’autres pays étrangers où cette filière est bien développée (Allemagne, Italie, Japon, Etats-Unis, Chine, Vietnam). Enfin, 20 entretiens ont été réalisés avec des développeurs de photovoltaïque, et leurs enseignements intégrés à ce rapport.

Dans un second temps, un travail de recensement des installations agri-PV a été mené, afin d’en sélectionner un échantillon représentatif. Au total, 50 exploitations agricoles ont apporté leurs retours d’expérience, et ont permis d’établir des fiches de bonnes pratiques par typologie d’exploitation.

Sur la base de ces enseignements, et en concertation avec un grand nombre de parties prenantes du secteur, des critères d’évaluation des projets photovoltaïques sur terrains agricoles ont été établis au sein du « Guide de classification des projets et définition de l’agrivoltaïsme ».

Une définition restrictive de l’agrivoltaïsme, avec l’identification d’autres couplages qui peuvent être d’intérêt

Ces critères ont permis d’établir un gradient d’évaluation du degré d’intérêt des projets photovoltaïques sur terrains agricoles, et de définir plusieurs possibilités : des situations où il y a agrivoltaïsme, c’est-à-dire une véritable synergie entre la production agricole et la production d’électricité ; des situations où le couplage des deux productions présente un intérêt potentiel pour l’agriculture, des situations où le couplage ne présente pas d’intérêt pour l’agriculture et enfin des situations où l’association avec la production photovoltaïque est globalement néfaste pour la production agricole.

Figure 1: Schématisation de la catégorisation des systèmes photovoltaïques sur terrains agricoles (tiré de la figure 7 du rapport « Guide de classification des projets et définition de l’agrivoltaïsme »

Pour permettre la prise en compte de multiples facettes thématiques du photovoltaïque en terrain agricole (agriculture, photovoltaïque, paysage, biodiversité, environnement…), de nombreuses parties prenantes ont été consultées tout au long de l’étude (acteurs de la filière photovoltaïque et agricole, mais aussi services et organismes publics). De plus, un comité d’experts multidisciplinaire d’une quarantaine de personnes a été constitué spécifiquement pour l’étude, et sollicité régulièrement pour apporter son expertise tout au long des travaux et suivre et débattre des orientations et conclusions de l’étude.

Un approfondissement de la connaissance qui reste nécessaire

Cette étude constitue une première pierre à l’édifice, permettant de mieux appréhender, à l’échelle nationale, l’ensemble des enjeux de cette filière et d’identifier les critères de caractérisation des projets photovoltaïques sur terrains agricoles. Ce rapport s’achève sur des recommandations à destination des pouvoirs publics et des porteurs de projets. Celles-ci mettent en évidence la nécessité d’étudier au cas par cas le respect des critères permettant de s’assurer de la synergie entre les deux types de production. En effet, il existe une très grande variabilité dans les types de projets et leurs impacts : type d’installation photovoltaïque, type de production agricole associée, localisation géographique, orientation des panneaux, modèle d’affaires et répartition de la valeur entre développeur et exploitant agricole…

Par ailleurs, ce rapport met en évidence le besoin d’approfondir la connaissance des projets existants et des impacts du couplage sur chacune des productions. Une meilleure connaissance de ces effets sera sans doute nécessaire afin que les critères proposés dans cette étude puissent être utilisés par les services de l’état qui instruisent ces projets.

Retrouvez les fichiers de l’étude complète sur la Librairie de l’ADEME: 

 

 

 

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