COP30 : vers une ère post-négociations, mais à quel prix climatique ?
Le secrétaire de l’ONU a officiellement annoncé qu’il serait impossible de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, le 22 octobre, à un mois de la COP30 qui se déroulera du 10 au 21 novembre à Belém, au Brésil. Parallèlement, les évènements climatiques extrêmes se multiplient, et vont s’intensifier avec l’augmentation des températures. Une étude publiée en 2024 par l’Alliance brésilienne pour la culture océanique, met en lumière l’augmentation exponentielle des catastrophes naturelles liées au climat entre 1991 et 2023, dans le pays qui hébergera la COP30 cette année. Les pertes économiques engendrées par ces évènements ont ainsi atteint une moyenne d’environ 9 milliards de dollars par an. Ces chiffres rappellent l’urgente nécessité d’anticiper ces catastrophes, d’adapter nos sociétés, mais aussi de continuer les efforts pour limiter l’augmentation des températures globales à minima en dessous des 2°C.
Les Pays du Sud global, premiers touchés par ces évènements, sont aussi les plus vulnérables, et ont besoin d’un soutien technique et financier important pour faire face aux conséquences déjà subies du changement climatique, planifier leur transition, mais aussi continuer d’investir dans la santé, l’éducation, et la lutte contre la pauvreté. D’un autre côté, les pays du Nord global, historiquement responsable de la majorité des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES), doivent « faire leur part » pour élaborer des trajectoires de réduction des émissions plus ambitieuses, et soutenir les pays du Sud global dans leurs propres transitions.
Dix ans après l’Accord de Paris, le président de la COP30, André Aranha Corrêa do Lago, dans sa « First Letter from the President of COP30 », estime que la plupart des négociations issues de la COP21 (Accord de Paris) ont abouti, et qu’il s’agit maintenant de se recentrer sur l’action et l’implémentation pour passer à une ère « post-négociations ». Autrement dit, la COP30 se doit d’être la bascule permettant la concrétisation des axes de travail esquissés jusqu’alors.
De la concrétisation du Premier Bilan Mondial, à l’objectif mondial sur l’adaptation au changement climatique, ou encore l’alignement des flux financiers sur l’action climat, l’équipe d’I Care By BearingPoint analyse certains des grands enjeux qui seront discutés à Belém.
À l’approche de la COP30 à Belém, notre avis d’expert explore le tournant stratégique du processus climatique des Nations Unies vers une ère « post-négociations ». Gouvernements, entreprises et citoyens sont invités à dépasser la diplomatie pour bâtir une réponse coordonnée et résiliente face à l’urgence climatique.
